Compte-rendu du CSE 5 et 6 décembre 2022

Au programme du CSE du mois de décembre :

  • Modalités de transfert ou de détachement à FTVS : le jeu du poker menteur !
  • Expertise en vue pour le service des éclairagistes du plateau du Siège
  • Sherlock, la phase construction/paramétrage est en cours de finalisation.
  • Dakar, le rallye de la honte !
  • Plan de développement des compétences, un budget maintenu
  • Bilan handicap 2021, en demi-teinte.
  • Outre-mer, Fusion des départements Ingénierie et Process

•       MODALITES DE TRANSFERT OU DE DETACHEMENT A FTVS : LE JEU DU POKER MENTEUR !

Pour rappel, lors du dernier CSE, les élus ont refusé de donner leur avis sur cette opération, la question de la pérennité de l’émission « Passage des arts », étant clairement posée.

Ils ont donc demandé le report du point au CSE de décembre afin que des réponses claires soient apportées aux interrogations des élus.

Les représentants de FTVS comme ceux de la direction et de la RH étaient bien présents au rendez-vous mardi dernier !

Et lorsque la question de la pérennité de l’émission « Passage des arts » a été évoquée la direction a affirmé haut et fort que la décision de l’arrêt de l’émission n’avait pas été prise.

Certes les audiences n’étaient pas au rendez-vous mais le choix était fait de prolonger les CDD jusqu’en juin, ceci dans l’attente de la prise de décision.

Elle a ensuite affirmé que quelle que soit la décision prise, les 4 collaboratrices en CDI seraient repositionnées sur d’autres émissions produites par FTVS.

Des réponses vagues qui ne disent rien des répercussions à venir sur le planning de la Fabrique fortement impliquée dans la fabrication de l’émission « Passage des arts ».

Ces réponses n’ont pas satisfait les élus qui, dans leur avis, ont clairement déconseillé aux salariés d’accepter le principe du transfert et les ont invités à négocier pied à pied les conditions de leur détachement.

2 jours plus tard, nous apprenions tous par la presse, de la bouche même de Claire Chazal, l’arrêt de « Passage des arts », un arrêt qui lui aurait été annoncé la veille de la séance en CSE !

Que dire !

Si ce n’est que nous sommes face à une direction qui n’a pas le courage lorsqu’elle est devant les élus, d’assumer ses choix.

Que dire de cette fuite en avant qui consiste à boycotter les instances pour ne pas avoir à rendre de compte devant les salariés de décisions prises en catimini ?

Nous avions en juillet dernier eu un avant-goût de cette stratégie lorsque la direction avait refusé de se présenter devant les élus du CSE Siège pour présenter son projet TEMPO.

Comment la direction peut-elle d’un côté se targuer de privilégier le dialogue social et dans les faits le refuser, en mentant effrontément aux élus qui l’interrogent ?

Quelle confiance accorder à l’avenir aux communications de la direction qui trahit ses engagements sans le moindre état d’âme ?

Sur les projets stratégiques à France Télévisions, le dialogue social n’est plus en panne, il est inexistant !

       EXPERTISE EN VUE POUR LE SERVICE DES ECLAIRAGISTES DU PLATEAU DU SIEGE

Depuis plusieurs mois, les élus du CSE siège de France Télévisions ont été alertés de la dégradation des conditions de travail des salariés du service Éclairage des plateaux du Siège.

Si la direction a pris en compte la charge de travail en annonçant des renforts et des créations de poste, la question de la réorganisation du service et de ses conséquences sur les salariés, la problématique de l’encadrement et les alertes de la médecine du travail, semblent avoir été complètement oubliées.

En CSE, le psychologue de travail mandaté par la direction a présenté aux élus, son rapport et ses conclusions.

Un rapport rédigé sous le contrôle de la direction qui a reconnu être intervenue sur les préconisations, un rapport partial, qui ne propose aucune mesure susceptible de résoudre les difficultés rencontrées par les salariés.

Les élus du CSE Siège, ont donc considéré qu’aujourd’hui, un risque grave pèse sur les conditions de travail, la santé et la sécurité des salariés concernés.

Ils ont donc voté à leur très grande majorité le recours à une expertise Risque grave et ont désigné le cabinet CEDAET habilité par le Ministère du Travail pour la mener.

       SHERLOCK, LA PHASE CONSTRUCTION/PARAMETRAGE EST EN COURS DE FINALISATION

Sherlock est nouvel outil de gestion des programmes et antennes qui est actuellement en cours de déploiement.

Ce nouvel outil va permettre la gestion de toute la vie d’un programme depuis sa conception jusqu’à sa diffusion voire même après (gestion des stocks, droits, de l’auto promotion et droits d’auteur)

Sherlock devrait remplacer les 3 logiciels actuellement utilisés : Oscar pour le siège, Argos en région et Trafic en Outre-Mer, conduisant l’ensemble des entités du groupe à utiliser un seul et même outil.

Le projet qui impactera près de 600 personnes a démarré fin 2020.

Aujourd’hui, la phase construction/paramétrage est en cours de finalisation pour le national, les numériques et IDF.

Pour que celle-ci se passe bien et prenne en compte les remarques des salariés, des ateliers sont organisés.

L’idée étant d’informer mais aussi de traiter les problématiques des services concernés.

De la même manière, des ambassadeurs Sherlock (utilisateurs testeurs), accompagnent la direction dans la mise au point de la bascule, qui est prévue pour l’année prochaine et devrait se dérouler en double utilisation (double run) sur trois semaines.

Sherlock ne devrait pas engendrer de pertes de fonctionnalités.

Les particularités de France 3 (décrochages etc.) sont bien intégrées dans le projet.

Pour sécuriser le logiciel vis-à-vis du cloud, la direction a choisi des solutions techniques type liens direct avec les cloud-provider.

Comme tous les logiciels, Sherlock est capable de collecter des informations d’ordre privé (temps, lieu de connexion etc.), que la direction s’engage à ne pas exploiter.

•       LE DAKAR, LE RALLYE DE LA HONTE !

Venue pour un avis sur la dérogation du temps de travail des équipes assurant la couverture de l’événement, la direction a une nouvelle fois été interpellée par l’ensemble des élus sur la couverture de ce rallye en Arabie Saoudite, un pays où les droits humains et surtout les droits de la femme sont bafoués.

Est-ce digne d’une télévision de service public ?

Autre incohérence soulevée, comment une direction qui s’engage dans une démarche écologique peut-elle soutenir un événement où le gaspillage et les outrances sont la règle ?

Sur la dérogation du temps de travail, les élus ont regretté que les équipes ne soient pas renforcées, les plannings présentés étant très chargés, à la limite d’un dépassement du temps de travail légal.

Autre point soulevé par les élus, les conditions de sécurité.

Tous se souviennent de l’attentat survenu à Djeddah l’an dernier sur une voiture dans laquelle se trouvait une équipe française. Bilan : plusieurs blessés dont un grave.

Cette année, dès leur arrivée, les équipes seront accueillies dans des bivouacs sécurisés.

Elles ne pourront pas en sortir.

Tous les transferts seront encadrés par un convoi sécurisé (forces de sécurité saoudiennes à l’avant et à l’arrière, sans arrêt en cours de route).

Un gage de sécurité selon la direction.

Pas pour les élus, car la sécurité et la sûreté des équipes ne seront assurées que par l’organisateur sans contrôle de la part de la D2S de France Télévisions.

Ils demandent à ce que cette position soit revue et qu’un représentant de la D2S accompagne les équipes sur place.

Au regard des débats, les élus du CSE Siège ont émis un avis défavorable sur la demande de dérogation permettant les dépassements horaires sur l’opération Dakar 2023.

•       PLAN DE DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES, UN BUDGET MAINTENU

Alors que l’entreprise ne disposera plus du budget formation « transformation » négocié dans le cadre de la RCC (Rupture Conventionnelle Collective), pour 2023 le budget dédié à la formation reste équivalent à celui de 2022 puisqu’il sera de 3 420 000 euros versus

3 100 000 euros en 2022.

Si l’offre de formation proposée par l’Université est très riche, elle reste peu lisible pour les salariés qui ne savent pas comment s’y prendre pour voir leurs demandes aboutir.

Il semble indispensable de communiquer de manière plus individualisée sur les différents dispositifs de formation ouverts aux salariés ainsi que sur les raisons des refus de formation.

Le gros du budget de ce plan de développement des compétences va vers les nouvelles technologies et vers les formations qui accompagnent la stratégie définie par le groupe, au premier rang desquelles on trouve les formations prévues pour accompagner la mise place du nouveau logiciel Sherlock.

Mais quelle ne fut pas la surprise des élus de constater que dans ce plan une ligne de crédit était d’ores et déjà prévue pour le projet TEMPO que la direction n’a soi-disant pas acté et une autre pour CAMPUS, comme si les dés étaient jetés et l’issue des négociations à venir déjà écrite.

Enfin, les élus sont surpris de constater que malgré la présence de nombreux défibrillateurs dans l’entreprise, les formations aux premiers secours soient aussi peu développées.

•       BILAN HANDICAP 2021 EN DEMI-TEINTE

Le groupe France Télévision affiche une démarche d’inclusion qui lui a valu notamment l’obtention du label Alliance Liberté et égalité (AFNOR).

Avec un taux d’insertion des personnes handicapées de 6,45 %, France Télévisions remplit son obligation légale mais sur le terrain, les dysfonctionnements sont nombreux, souvent en lien à un déficit de communication et de formation des managers.

La communication tout d’abord.

Elle est trop générale, pas suffisamment ciblée. Quels sont les salariés handicapés qui savent qu’ils ont un binôme pour les aider dans leurs démarches ?

Les élus proposent la création d’un courrier personnalisé à l’attention de chaque salarié handicapé, pour leur rappeler leurs droits et les personnes à contacter en fonction des besoins.

Autre point abordé : la nécessité de la part de la direction d’interagir plusieurs fois dans l’année avec ces personnes pour récolter leurs remarques et leurs besoins.

Le management ensuite.

Combien de managers ont suivi la formation permettant d’être sensibilisé au handicap ?

Les élus réitèrent l’idée de former les managers et d’inclure dans la part variable des managers un « objectif handicap » pour plus de bienveillance au travail pour tous !

Toutes les informations et les documents liés au handicap sont accessibles sur l’Intranet (lien ici ➠).

Mais le handicap est aussi l’affaire de tous ! Une personne sur deux sera atteinte par un handicap au cours de sa vie

Un questionnaire handicap confidentiel et anonyme est proposé à tous les salariés jusqu’au 15 décembre pour connaître leur vision et leur approche du handicap. Et si vous y participiez …

Important, la population des travailleurs handicapés est vieillissante et la direction peine à attirer des jeunes en situation de handicap, ceci malgré des opérations comme le DUODAY. Faîtes passer l’info !

•       OUTRE-MER, FUSION DES DEPARTEMENTS INGENIERIE ET PROCESS

Le projet a pour ambition de réunir en un seul, les deux services de l’ingénierie audiovisuelle existants au sein de la Direction des Technologies et des Systèmes d’Information (DTSI) : l’Ingénierie Outre-Mer (IOM) et l’Ingénierie Process (la Fabrique, le réseau régional France 3 et la rédaction nationale).

Les arguments de la direction ?

Ces deux services ont aujourd’hui exactement les mêmes activités mais de plus en plus de systèmes deviennent communs (iTransfert, NRCS Newsboard et Open Média, Scality pour les archivages).

La mutualisation des ressources, devrait permettre de mieux répondre, notamment, aux besoins de l’outre-mer.

La nouvelle équipe aura donc pour mission de concevoir, déployer et assurer le support des systèmes audiovisuels pour la Fabrique, le réseau régional France 3, le réseau outre-mer et la rédaction nationale. Seule l’équipe d’achats et logistique du service outre-mer reste sur son niveau d’activité actuel.

Tout comme la charge de travail, la direction l’assure : la nature des activités et des compétences mises en œuvre ne change pas.

Cette nouvelle organisation n’a pas d’impact sur les ETP.

Concernant les outre-mer, tous leurs projets sont maintenus, le lieu de travail à Malakoff reste inchangé.

Seul le nom du service change pour intégrer les collaborateurs d’IOM : il devient « Ingénierie et Support Process ».

Les élus dénoncent une charge de travail importante dans le secteur « Ingénierie » outre-mer : les effectifs ont chuté de moitié et les salariés sont surmenés. La direction confirme que sur les 6 ETP de l’équipe, 3 postes sont vacants. 2 ont été récemment publiés, le 3ème ne devrait pas tarder, espérons !

Cette nouvelle organisation doit entrer en vigueur juste après l’information du CSE.

•       VIE DU CSE SIEGE 

Antoine Chuzzeville rejoint la commission économique, en remplacement de Yohann RELAT

Arlette Loubeau est désignée rapporteur de la commission économique, en remplacement de Yohann RELAT

Paris le 12 décembre 2022

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