L’actu des Représentants du Personnel Siège – Juin 2022

Tous les mois, vos représentants du personnel CGT vous invitent à lire leur compte rendu.

Au siège, il existe 4 instances de proximité selon le secteur d’activité .

  • Gestion d’Entreprise, Immobilier et Moyens Généraux
  • Programmes, Communication, Marketing, Études
  • Production, Fabrication, Technologies
  • Information et Sports

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INFO/SPORTS

19/20, 12/13, on liquide, on brade

  • Depuis la fusion-disparition de la rédaction nationale de France3, on savait que les jours des deux dernières éditions nationales étaient comptés. Delphine Ernotte a commencé par saborder Soir 3, c’est maintenant le tour du 12/13 et du 19/20.

On reproche au 19/20, son manque d’identité, ses reprises des éditions de France 2, donc son inutilité, alors que c’est la ligne éditoriale qu’on lui a imposée, qui a conduit à sa paupérisation. Un « cahier des charges » multipliant les plateaux, les duplexes, les rediffusions, le privant de reportages à l’étranger, d’enquêtes… Pendant plus de 30 ans, les JT nationaux de France 3 ont pourtant montré leur utilité, en s’imposant parmi des grands rendez-vous d’information.

Inverser la logique, en permettant aux Régions de réaliser une grande session d’info d’une heure ? Pour y croire, il faudrait des moyens pour envoyer des équipes dans le monde entier, pour faire des enquêtes, monter des dossiers. Ce n’est pas ça le projet éditorial promis, mais des JT low-cost, avec des cabines et des reboutiquages fabriqués… à Paris. Dans un exemple donné à la presse, Laurent Guimier a tout dit : « le traitement de la tuerie de Chicago sera traité par France Info, pour sa propre antenne, mais aussi pour France 3 ».

Il y a aussi des dizaines de journalistes, techniciens, assistant(e)s, qui ont porté les deux journaux à bout de bras ces dernières années. Ils se sentent abandonnés, sacrifiés par les plans d’économies successifs qui rabotent les budgets et taillent dans l’emploi.

Une motion et puis s’en va pas

  • Cinq jours avant l’annonce de la suppression du 12/13 et du 19/20, le directeur de l’information s’est pris une grosse claque en essuyant une motion de défiance qui a remporté 80 % de votes négatifs. C’est à la rédaction numérique, que le non a obtenu le plus gros score, avec 93 %. Ses journalistes n’ont pas digéré le « je n’ai pas de sous et pas d’ETP » de Laurent Guimier, en réponse à leur grève massive de novembre 2021.

Pas trop perturbée par ce désaveu, Delphine Ernotte a illico renouvelé sa confiance à Laurent Guimier, en lui demandant de « mettre en œuvre au plus vite, une méthode nouvelle, une organisation et des actions concrètes pour répondre aux attentes… ». Avec, l’annonce de la fin du 12/13 et du 19/20, nos attentes sont comblées !

La mobilisation des SDJ aura eu le mérite de mettre la pression et de reconduire les contrats de cinq CDD de la rédaction nationale, au moins jusqu’à la fin de l’année. La question posée : « faites-vous confiance à Laurent Guimier, pour diriger l’information de FTV ? », reste cependant très incomplète, tant qu’elle ne met pas en débat la ligne éditoriale des JT et du 20 heures en particulier : la couverture du social et de l’étranger, les micros-trottoirs, les sujets en kit…

La météo dans le rouge

  • Elles et ils sont tous les jours dans nos JT, on connaît forcément leurs noms et leurs visages. Ce qu’on sait moins, c’est que c’est un service à part entière, qui dépend de la direction de l’information, composé de journalistes aux qualifications pointues. Des journalistes météo et pas simples présentateurs, qui ne se remplacent au pied levé par un journaliste sans formation.

Depuis de nombreux mois, ce service est en sous-effectif chronique, des arrêts maladie ne sont pas remplacés, ce qui les oblige à faire régulièrement des doubles présentations, sur France 2 et France 3. Récemment, la non planification d’une CDD historique pour cet été a fait déborder la coupe.

Après s’être longtemps désintéressée du sort de ce service, la direction réalise qu’elle a du mal à trouver des journalistes spécialisés disponibles. En attendant qu’une journaliste en formation puisse intégrer l’équipe en septembre, elle envisage des renforts ponctuels de journalistes venus de différents services.

Les missions ferment le guichet départ

  • La nouvelle a pris tout le monde de court. Depuis le 30 juin, le service des missions n’assure plus les départs, la direction a décidé de transférer cette partie, à l’agence de voyage wagons-lits. Décision incompréhensible, qui met en danger les départs en reportage, activité pourtant vitale pour l’information.

En sous-effectif, comme partout à FTV, le service des missions est depuis plusieurs années en tension constante, fragilisé par la moindre absence. A de très nombreuses reprises, les salariés et les organisations syndicales ont alerté sur le manque d’effectif, mais aussi les salaires trop bas, dans un contexte de travail stressant et complexe, générateur d’arrêts maladie, même chez les CDD venus en renfort.

Le manque d’anticipation des éditions, et la culture du « je veux ce sujet pour aujourd’hui ou demain au plus tard », même pour des sujets « froids », participent également au stress et contribuent à la dégradation et conditions de travail. Finalement, ce service est devenu si peu attractif, que la direction avoue ne trouver personne, ni en interne, ni en externe, pour renforcer l’équipe.

D’où la décision d’externaliser, en confiant l’activité départ en mission à l’agence wagons-lits, qui jusqu’à présent, ne s’occupait que de trouver des tarifs et émettre les billets de trains, d’avions et location de voiture.

Le service des missions se retrouve amputé de moitié, il conserve la partie liquidation des retours avec… concur.

Médiathèque, ça coince aussi

  • Les documentalistes aussi ont du mal à travailler sereinement, deux départs en RCC n’ont pas été remplacés.

Les bugs de Dalet n’ont pas arrangé les choses, les retards d’indexation des sujets s’accumulent. Pour pallier au plus pressé, la direction jongle avec des CDD, selon son bon vouloir. En refusant de pérenniser les postes par des CDI, elle se retrouve prise à son propre piège, en ne comptant que sur les CDD de dépannage.

Ukraine

  • La guerre en Ukraine a mis à jour les lacunes et les faiblesses des rédactions, en particulier le manque de reporteurs formés aux terrains de guerre. A force de délaisser les enjeux internationaux et de se recroqueviller à l’hexagone, l’information nationale n’a plus suffisamment de compétences. Résultat : des équipes de tournage sont parties à deux, des correspondants des bureaux à l’étranger ont été sollicités comme envoyés spéciaux en Ukraine, avec des montages réalisés par des équipes sans monteurs.

Michel Dumoret assure qu’il n’a pas demandé aux journalistes de la rédaction nationale de faire du montage, si des équipes sont parties à deux, ajoute-t-il, c’est toujours dans une mixité de reporters aguerris et débutants.

Des formations aux « techniques de défense et de protection », d’une durée de deux jours, sont ou seront suivies par une quarantaine de journalistes et techniciens d’ici le mois de novembre.

« Mieux maîtriser l’écriture et la construction d’un sujet »

  • C’est l’intitulé de deux stages imposés par la direction de l’information à une dizaine de rédacteurs et rédactrices de la rédaction nationale. Des formations, au caractère obligatoire, qui ont créé un grand malaise pour une certain nombre d’entre eux. Avoir 20 ans et plus d’expérience, avec des centaines de reportages au compteur, et se voir imposer un stage niveau débutant, c’est plutôt vexant.

On y voit aussi une manière, pour l’encadrement, de se couvrir après un cas de harcèlement moral avéré dans une expertise réalisée pour le CSE en 2021. Ce journaliste a subi sa placardisation, pendant des années, sans aucune initiative pour l’en sortir.

Proposer des formations, c’est bien, les imposer sans demander l’avis des intéressés, c’est un peu raide ! Le directeur de la rédaction reconnaît d’ailleurs que son équipe aurait dû « mieux maîtriser » l’intitulé et le contenu des stages.

Montage…toujours plus d’effets

  • L’appétit des éditions nationales est insatiable, on le sait, et dans tous les domaines. Sur l’habillage des sujets aussi, avec une demande de plus en plus fréquente de création d’effets. Les chefs-monteurs sont sollicités pour utiliser After Effects ce qui représente une charge de travail ainsi qu’un stress supplémentaires, que tous n’ont forcément envie d’assumer !

Ajouter des effets, ajouter de la musique, après l’avoir sélectionnée dans les banques de données, l’empilement des tâches des monteurs semble sans limites. C’est moins de temps consacré au montage de sujets, dont les cadences ont tendance à s’accélérer, au détriment de la qualité.

Grands capteurs : Sony remporte la mise

  • Vainqueur de l’appel d’offres pour le renouvellement du parc d’appareils de tournage type Canon 5D, Sony truste désormais le marché des caméras à FTV. De la grosse caméra d‘épaule Sony 400, à sa version mini, la Sony Z90, en passant par la version légère la Sony 280, la marque nippone s’installe désormais dans la niche de plus en plus convoitée de notre parc de d’appareils grands capteurs, avec le Sony Alpha S3.

Non seulement les JRI ont été associés aux tests, mais leur travail pour une fois n’est pas resté dans les tiroirs et leur avis a été pris en compte. En revanche, les appareils vont arriver au compte-goutte : une première quinzaine d’ici la fin de l’année, après on ne sait pas. Les chaînes de production des fabricants subissent les effets conjugués des pénuries post-Covid et de la guerre en Ukraine

In-Tune, big brother dans nos smartphones ?

  • Non, affirme la direction, ce sésame désormais obligatoire pour accéder aux applis FTV sur les smartphones professionnels, n’a qu’un seul but : « protéger et ne pas mettre en danger le système informatique de FTV, en accédant aux différents services (iRedac, iPerm, monKiosque, Reportages…).  On nous assure que la seule information personnelle, récoltée via In-Tune, est la liste des applications installées sur le smartphone, pas les données stockées dans les applis, ni dans le téléphone (contacts, mails…).

Cherche salle de sport désespérément

  • AXOMOVE, vous connaissez ? Le coaching physique à distance via une application sur smartphone proposé à tous les salariés de FTV. Depuis sa mise en place, l’offre a un succès plus que limité. Avant AXOMOVE, il y avait PANAKEIA, un coaching personnalisé, réalisé par une personne en chair et en os, et uniquement destiné aux JRI et techniciens de reportage. Ces deux populations de salariés sont très demandeurs de ce type d’accompagnement physique, en prévention des TMS (troubles musculo-squelettiques), conséquence du port de la caméra, de la perche micro et des charges lourdes.

L’an dernier, la direction a accepté de remettre des séances de coaching en présentiel, mais problème : elle n’a toujours pas trouvé de salle adaptée…Cela dure depuis six mois !

Paris, le 12 juillet 2022

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