Rédactions Nationales
On pensait avoir tout vu dans le genre décision brutale qui vient d’en haut et qu’on apprend à la dernière minute… Mais non, la vie à France Télévisions est loin d’être monotone !
La nouvelle est tombée comme un couperet : à partir de jeudi prochain, le 30 juin, le service des missions n’assurera plus les départs. La direction financière a décidé de faire sous-traiter cette activité, vitale pour l’information, par l’agence de voyage Wagons-lits. Le service ne gèrera plus que les liquidations des retours de mission.
Ne serait-ce pas un peu risqué et irresponsable ? Comme ça, sans avertir personne, sans transition, basculer toute une activité chez un prestataire ? Et s’il y a des ratés dans le départ d’une mission… plantage assuré pour le JT !
Le service des missions est depuis plusieurs années en tension permanente, à cause du manque d’effectifs chronique et du non remplacement des absences. Le travail de la petite équipe qui en est en charge est colossal, stressant et mal rémunéré : pression des reporteurs qui partent dans l’urgence, pression au retour pour rembourser les frais. La moindre absence met en péril le départ des équipes.
On nous présente la décision comme une mesure temporaire, pour pallier le manque de personnel, mais c’est une situation qui a été créée délibérément. Plutôt que de s’atteler à résoudre les problèmes, en formant et en recrutant de nouveaux agents, la direction financière a laissé pourrir la situation pour arriver à ses fins : couper dans les effectifs et externaliser l’activité.
Wagons-Lits, H-Corpo, Concur… dématérialisation, externalisation la logique financière s’impose au détriment des salariés et du service rendu. La direction a lancé un appel d’offre pour mettre en place, dans quelques mois, un « guichet unique », une plateforme qui pourra gérer les missions de A à Z : voyages, hôtels, location de voiture… tout pour nous faciliter la tâche, on s’en doute, comme on en fait l’amère expérience avec Concur.
Une appli et une hotline ne peuvent remplacer le contact humain. La rédaction a besoin du savoir-faire d’un service des missions réactif, bien au fait de ses besoins, de ses spécificités, de sa culture et situé géographiquement au cœur de la rédaction.
Nous dénonçons cette décision brutale, prise sans concertation et qui met en danger la fabrication des reportages.
Paris, le 27 juin 2022
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