Le CSE au service de l’intérêt général
C’est un CSE très spécial, aujourd’hui, le dernier CSE de cette mandature commencée le 6 novembre 2018. C’est aussi le dernier CSE, pour un certain nombre d’entre nous.
Du 10 au 16 mars 2022 aura lieu le 1er tour, pour élire une nouvelle équipe qui va gérer le futur CSE pour 3 ans. Faisons tout pour que la participation à ces élections soit la plus élevée possible, ce qui sera un signe de l’intérêt que portent salariées aux instances collectives.
Tous ne le savent pas… c’est quoi le CSE, le Comité Social et Économique ? C’était plus simple avant les lois Macron, quand on parlait de Comité d’Entreprise. Si on dit « CE », c’est plus clair pour tout le monde.
Au siège, pour les salariés et leurs familles, le CE c’est les colonies de vacances du CI ORTF, des voyages, les séjours adultes et famille à la mer, au ski, à la campagne, le tout à des tarifs beaucoup plus abordables, grâce aux subventions du CSE.
Le CSE ou CE, c’est la billetterie pour le cinéma, le théâtre, l’opéra, les musées, pour faciliter l’accès abordable à la culture, c’est des activités sportives, des chèques vacances. C’est les bons rentrée scolaire, les chèques Cadhoc offerts en fin d’année, en plus de l’arbre de Noël… on ne peut pas être exhaustif, mais pour donner une idée, c’est un budget de 10 millions d’euros, géré par vos élus, des syndicalistes, avec au rez-de-chaussée, près de la cantine, une équipe de salariés, d’une quinzaine de personnes, à votre service, pour vous faire bénéficier de toute l’offre du CSE. Le CSE gère aussi la cantine, le restaurant interentreprises.
Les deux dernières années ont été perturbées par la crise sanitaire, le confinement, le télétravail, qui ne nous ont pas permis de réaliser tout ce qu’on aurait voulu, sur le plan des loisirs, de la culture, des vacances… C’est un peu frustrant, mais nous avons préservé l’essentiel. La fin de la pandémie, tant espérée, va permettre aux prochains élus, de relancer les projets.
Le CSE, ne n’est pas que ça. C’est aussi un lieu de résistance où les syndicalistes élus par les salariés, se sont efforcés de déconstruire les projets de la direction, lorsqu’ils étaient jugés néfastes pour les salariés, pour leurs conditions de travail, l’emploi et contraires à la notion de service public qui nous est cher.
Nous avons essuyé des échecs : la mort de Soir 3, le 25 aout 2019, plus d’un million de téléspectateurs perdus et que le 23 heures de France Info n’a jamais réussi à capter. La liquidation de la rédaction nationale de France 3, avec un 19/20 aux ambitions rabotées.
Nous n’avons pas pu empêcher la couverture du Rallye Dakar en Arabie Saoudite, ni les dérives éditoriales du 20 heures, plus disert sur le tourisme paradisiaque à Zanzibar, ou les safaris au Rwanda, que sur le rapport Duclert et les responsabilités de la France dans le génocide. C’est un exemple.
Mais, nous marquons des points, la résistance des élus n’est pas vaine. Le CSE a mis en échec le projet de transfert des émissions de programmes avec ses 80 salariés à la filiale France TV studio. Sur les projets comme l’éclairage des studios ou la réorganisation du CDE, nous mettons le doigt sur l’incohérence et l’amateurisme de certaines réformes. Sur les risques psycho sociaux et les dérives d’un management pathogène, nous avons déclenché une expertise qui a reconnu des faits de harcèlement moral. Nous venons de lancer une enquête sur les conditions de travail et les abus du forfait-jour. Tout au long de la crise sanitaire, les élus ont veillé à la mise en place des dispositifs de protection, et relayé la parole des salariés, isolés, en télétravail.
Dans ces actions, Marc Chauvelot, qui a été le secrétaire du CSE jusqu’en décembre, a montré sa capacité à décortiquer les projets de la direction et joué un rôle central, de rassembleur. Au-delà de leur appartenance syndicale, les élus se sont retrouvés, la plupart du temps, pour défendre les mêmes positions, dans l’intérêt des salariés. C’est un acquis pour l’avenir, même si, dans le cadre des élections professionnelles de mars, chaque syndicat fera entendre sa différence.
C’est là l’autre enjeu de ces élections, la représentativité syndicale. En fonction du son poids électoral, un syndicat ou un groupe de syndicats peut négocier et signer des accords… ou ne pas signer : accord sur les salaires, sur de nouveaux métiers, sur les conditions de travail, l’emploi. Cela permet aussi aux syndicats d’obtenir des élus et des délégués en contact avec leurs collectifs de travail, pour porter leurs revendications, pour défendre les salariés lorsqu’ils sont convoqués ou lorsqu’ils ils n’arrivent pas à se faire entendre de leurs chefs.
A nouveau, il faut une participation forte des salariés dans ces élections, dès le 1er tour, du 10 au 16 mars 2022 et un vote massif pour les candidats CGT.
La CGT s’inscrit dans la défense d’un service public de qualité, mis à mal par les coupes budgétaires successives, dont celles de la présidence Macron.
Les menaces de privatisation proférées par plusieurs candidats ne sont pas à prendre à la légère. Avec une CGT confortée par le soutien des salariés, à travers leur vote, nous nous donnerons plus de chances de mettre en échec tous ces projets antidémocratiques, dans le but est de liquider les acquis du service public, pour le livrer aux milliardaires, aux mains de la quasi-totalité de la presse et des médias.
Paris, le 15 février 2022
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