Notre avenir en question
Dans quelques mois, France Télévisions connaîtra sa nouvelle feuille de route pour les années 2023 à 2027. Quid de la redevance, qui doit disparaître avec la Taxe d’Habitation ? Quelles orientations et quelle place pour l’audiovisuel public ? Tout dépendra du résultat des élections présidentielles et législatives. Quel avenir entre ceux qui prônent la privatisation et ceux qui ont déjà largement essoré l’entreprise et ses salariés depuis 10 ans ?
Saignée sociale
Près de 400 M€ ont été économisés à FTV de 2018 à 2022, avec toutes les conséquences sur l’emploi et les conditions de travail. Les élus CGT ont inlassablement relayé en CSE et dans les Instances de Proximité les problèmes rencontrés dans les différents services et leurs répercussions, parfois lourdes, sur chacun. La baisse des ETP, les réorganisations incessantes, un management souvent brutal sont à l’origine d’une perte de sens au travail et de risques psycho-sociaux. Une bataille sans relâche, mais au prix d’un épuisement de nombreux élus, pendant plus de trois ans de mandat. C’est le triste résultat d’une politique de l’emploi destructrice et des ordonnances Macron de 2017, qui visaient à affaiblir la représentation du personnel. La question des salaires et des disparités est, plus que jamais, une des priorités de la CGT. Alors que l’inflation dépasse 3 %, la CGT revendique des augmentations générales, contre les pertes de pouvoir d’achat.
Révolution numérique
La place du service public dans le nouveau monde des plateformes de contenus et des réseaux sociaux est un enjeu capital. La CGT a milité sans relâche afin que FTV dispose des moyens d’investir massivement dans ce secteur, pour ne pas risquer le décrochage avec les usages des citoyens et capter les publics qui délaissent la télévision, en particulier les jeunes. Mais le développement numérique ne doit pas se faire au détriment de notre offre linéaire, que regarde encore des millions de téléspectateurs. Cette mutation entraîne une forte pression sur nos métiers. Des adaptations ont déjà eu lieu ces dernières années, au travers de cadres négociés (accord UCC, UTS, nouveaux métiers). Cette évolution maîtrisée ne veut pas dire polyvalence tous azimuts et sans garde-fous, mais cela a nécessité une vigilance permanente de la CGT, pour exiger la bonne application des accords signés. Au final, si les pratiques sauvages ont régressé à FTV, beaucoup reste à faire pour permettre les évolutions, sans dégrader les fondamentaux de nos métiers, la qualité de vie et la qualité de notre travail. C’est un combat de chaque instant.
Avenir de l’audiovisuel public
La crise COVID aura eu raison du projet de loi qui devait créer une holding de l’audiovisuel public. Le danger n’est pas écarté, avec en arrière-plan, l’idée obsessionnelle de faire des économies sur la masse salariale et l’emploi. Quelle sera la volonté de l’État après les élections présidentielles ? Face aux velléités de démantèle- ment ou de la privatisation, seule la combativité d’une CGT forte permettra d’y faire face. La CGT s’est d’ores et déjà adressée à tous les candidat-e-s à l’élection présidentielle afin qu’ils clarifient leurs intentions pour l’audiovisuel public.
La CGT, le meilleur outil au service des salariés
Nous entendons poursuivre, comme nous l’avons toujours fait, le combat pour la défense de l’audiovisuel public, de l’outil de production interne, de l’indépendance et la qualité de l’information, de l’emploi des salariés permanents et non permanents et des salaires. Service public, financement, santé, emploi, salaires, temps de travail, activité, métiers, les enjeux pour les 3 années qui viennent sont de taille. Pour lire la plateforme revendicative de la CGT cliquez ici ➠.
A France Télévisions, comme au Siège, la CGT est un réel contre-pouvoir actif et déterminé, face aux projets cyniques de la direction, dont le but principal est la chasse aux emplois, sans se soucier des conséquences sur la santé et les conditions de travail. On l’a vu avec le projet « TEPI » visant à transférer, de force, plus de 80 salariés des émissions historiques, comme Thalassa ou Télématin, vers la filiale FTV Studio.
On le voit avec le projet de réorganisation du CDE et de centralisation de la diffusion de l’ensemble des chaines depuis un point unique. 8 intermittents rayés des plannings, du jour au lendemain. Même volonté au service éclairage des plateaux, avec en plus, de graves risques pour la sécurité.
Dans tous les services, ce sont les salariés qui font les frais des restrictions budgétaires imposées par l’état et que la direction de FTV répercute, sans états d’âme. C’est le cas dans les services administratifs, débordés par les tâches qui s’empilent. Au montage, avec la suppression des illustrateurs sonores et la remise en cause des conditions de mobilité des monteurs itinérants.
On le voit à France Info canal 27, comme à la rédaction numérique ou au PC info. La sous-évaluation des effectifs et l’accroissement incessant des tâches créent d’énormes tensions sur la charge et les amplitudes de travail.
A la rédaction nationale, le caporalisme continue de sévir, transformant rédacteurs et JRI en exécutants des ordres des rédacteurs en chef, le plus souvent coupés de la réalité. L’échec de la fusion des rédactions, le management brutal, les réductions d’ETP, les journées de travail sans fin sont à l’origine de tensions récurrentes.
La crise sanitaire, a créé des difficultés nouvelles en affaiblissant les collectifs de travail, en isolant les salariés. Certains souffrent du télétravail, d’autres voudraient y rester à 100 %. Des vécus dont il doit être tenu compte, en bannissant tout autoritarisme dans l’application de l’accord télétravail.
Tout au long de ces années, les élus, les délégués et les militants de la CGT se sont efforcés de maintenir le lien avec les salariés, d’assurer leur défense, tant au plan individuel que collectif : convocations, réorganisation des services, souffrance et harcèlement moral, comités salaires….
Les élus CGT au CSE, ont aussi assuré la continuité de nos instances, rendue particulièrement complexe pendant la pandémie : la gestion des activités sociales et culturelles, le CI ORTF, la restauration collective, self et cafétéria, grâce à l’engagement de toutes les équipes.
Le CSE a proposé aux salariés une offre d’activité riche et variée, (voyages, vacances, spectacles, activités culturelles et sportives, billetterie, etc.) avec une gestion rigoureuse. Face à la crise sanitaire qui a mis à mal de nombreux projets depuis deux ans, nous avons opté pour une redistribution équitable (bons de rentrée, bons de Noël, chèque culture) et concrétisé un important projet d’investissement immobilier en Baie de Somme.
Après ces années éprouvantes, nous sommes convaincus que les salariés ont besoin de se retrouver dans un cadre plus convivial, car la convivialité participe du bien-être au travail.
La CGT reste disponible et combative, dans la défense des salariés de France Télévisions, comme pour promouvoir l’idée d’un service public exigeant et de qualité.
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