Préambule CGT CSE Siège du 9 février 2021

Tensions sociales au Siège… en attendant la vaccinglinglin

Les tensions sociales au Siège, que l’on notait en janvier, ne sont pas retombées, bien au contraire. Elles se sont même amplifiées, en particulier dans les rédactions, à la Fabrique, au CDE mais aussi dans les secteurs administratifs que n’épargnent pas les réorganisations, comme à la direction financière. Dénominateur commun : la chasse aux ETP et l’accroissement de la charge de travail.

A la rédaction numérique de France info, on peut parler de crise, après le gel brutal de postes occupés par deux CDD sous prétexte de faire des économies. Dans un contexte de télétravail quasi permanent, depuis presqu’un an, la situation est tendue, les salariés épuisés par des conditions de travail et amplitudes horaires “dégradées” pour reprendre un mot à la mode. 

La direction ne semble pas tenir compte de cette période si singulière et demande toujours plus à une rédaction, dont elle ne cesse pourtant de souligner la réussite en termes d’audience et de qualité. 2 emplois de moins en février, peut-être 3 en mars, ce n’est pas anodin, sur un effectif d’une quarantaine de journalistes. Avec les promotions, les mutations, les démissions ne faudrait-il pas combler les postes vacants (et recourir aux CDD en attendant), plutôt que de mener cette chasse aux ETP.

La rédaction nationale s’élève, elle aussi, contre les fins de contrats imposées aux CDD depuis le début de l’année. Sans informer ni le CSE, ni les représentants du personnel, le directeur de l’info a décidé de réaliser un audit interne sur les effectifs. Les centaines de départs prévus dans le cadre de la RCC ne suffisent-ils pas ?

Les illustrateurs sonores ont été les récentes victimes de cette chasse aux ETP, et avant eux, les opérateurs prompteurs. Sournoisement, les emplois d’OPS de reportage disparaissent à leur tour, et les CDD parfois fidélisés depuis plusieurs années.

La CGT ne défend pas l’emploi précaire et surtout pas l’abus de CDD qu’elle a toujours dénoncé devant les tribunaux. Elle s’est aussi élevée contre la mise à l’écart de nombreux journalistes permanents, qui se sont vus marginalisés, sous employés. Les « 2 CV », comme les a stigmatisés le directeur de la rédaction. Mais derrière l’emploi d’un CDD, comme d’un CDI, il y a des humains qui méritent d’être traités avec respect.

La plus grande confusion règne aussi sur les plateaux du Siège. Motivée principalement par le sous-effectif chronique chez les OPV permanents. L’ouverture à la hussarde aux CDD du pilotage des caméras juniors a abouti à une situation totalement ubuesque d’inégalité salariale. Si la CGT est évidemment favorable à l’amélioration de la rémunération des salariés non permanents, l’opacité qui a présidé cette opération est totalement injustifiable. Une saisine des organisations syndicales est en cours sur la question.

Depuis la rentrée de septembre, pour rattraper le temps perdu et répondre coûte que coûte à la commande, régies et plateaux tournent à pleine capacité à tel point que certains jours il est demandé aux techniciens d’apporter leurs plateaux repas sur leur poste de travail. Certaines vacations peuvent atteindre 13h d’amplitude avec le masque sur le visage et sans possibilité de voir la lumière du jour. En ces temps de crise sanitaire où les conditions de travail se sont fortement dégradées à la Fabrique, les salariés auraient pu espérer que les heures supplémentaires soient planifiées sur la base du volontariat.

A la direction financière, un an et demi après une réorganisation d’ampleur, la direction engage une nouvelle réorganisation au contrôle de gestion. Combien de postes non comblés et d’alternants dans le service ? Combien de postes pour absorber le transferts d’activités et l’accroissement de la charge de travail ?

Il y a d’autres choix à faire, pour une entreprise de service public, que de flécher des salariés vers Pôle Emploi, tout en accroissant sans cesse la charge de travail de ceux qui restent. La crise sanitaire que nous traversons impose à la direction d’agir avec plus de retenue. Certes, nous devons remplir nos missions d’information, mais la préservation de la santé des salariés nécessite aussi une adaptation, alors que les chiffres de diagnostiqués Covid au Siège sont en hausse. 

Face aux risques d’aggravation de la pandémie, FTV a plutôt pris de bonnes décisions, mais à la fabrication et à la rédaction des JT on a l’impression d’avoir un peu oublié qu’on est encore loin d’être sortis de la crise. Les effectifs sont pratiquement revenus à la normale et le télétravail reste très marginal chez les journalistes, même là où il est tout à fait possible.

Pour finir sur une note plus légère, évoquons le Dicovid, savoureux florilège des mots-valises inventés à la faveur de la crise sanitaire. On y trouve le verbe « airgasmer » prendre une première bouffée d’air pur en enlevant son masque, « facultatoire » facultatif qui devient obligatoire, « s’autobuer » couvrir ses lunettes de buée à cause du masque, « mascarpogne » tenir son masque à la main, « téléventiler » brasser du vent en télétravail, et enfin, celle que tout le monde attend, la « vaccinglinglin », quand il y aura des vaccins pour tout le monde…

Alors, en cette période très difficile, entre télétravail facultatoire et présentiel obligatif, on va continuer à airgasmer… jusqu’à la vaccinglilglin

En télétravail depuis chez soi, le 9 février 2021

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