Arrêtez la casse de l’emploi !
La crise sanitaire semble nous apporter un certain répit. La France est pour l’instant épargnée par une cinquième vague mais rien n’est certain, et à FTV, d’après les chiffres officiels, on ne déplore que 5 cas de COVID, dont un seul au Siège. Mais nous devons rester prudents et ne pas baisser la garde sur les gestes barrière.
Le télétravail s’exerce maintenant dans le cadre de l’accord collectif, avec un maximum de 50 % de son temps de travail, mais dans certains services, ça ne va pas de soi. Certains chefs renâclent, le pied sur le frein, en oubliant un peu rapidement les efforts fournis par tous ces salariés, qui se sont retrouvés, à 100 % en télétravail, d’un jour à l’autre. La transition n’est pas facile pour tout le monde, tout autoritarisme serait mal venu.
Il est de notre devoir d’élus, de donner l’alerte sur le moral des salariés, sur leur santé, sur leurs conditions de travail… Alerte, c’est le mot qui convient : tous les secteurs, tous les services sont en crise, laminés par la chasse aux ETP et par les réorganisations permanentes, massacrés par le non remplacement des départs.
Dans les rédactions, franceinfo.fr – la rédaction numérique – est au bord de la grève. D’un côté, la Présidente souligne les performances du site d’information, devenu leader, de l’autre on supprime des emplois, tout en chargeant sans cesse la barque. Les journalistes sont lessivés par la masse d’informations à traiter et des amplitudes de forfaits-jours hors limites. Ça ne peut plus durer comme ça.
Le même diagnostic peut s’appliquer aux autres rédactions, aux JRI, aux moyens de l’info, au PC info, aux services administratifs, à la Fabrique.
Le service éclairage des plateaux, s’est mis en grève il y a quelques mois, le CDE se retrouve complètement déstabilisé par une réforme inconséquente, le projet de transfert des salariés des émissions patrimoniales à FTV Studio a été stoppé in extremis.
On a du mal à croire, que dans une grande entreprise, aussi prestigieuse que FTV, il y ait autant de souffrances.
La Présidente déplore la nouvelle baisse du budget de FTV en 2021 (moins 60 millions € ), imposée par le gouvernement, mais applique sans relâche, sa politique de baisse des effectifs et de réduction de la masse salariale, même si elle affirme en mesurer les limites.
La politique salariale est d’ailleurs à l’image de cette mauvaise gestion, comme on l’a vu à l’occasion des récents comités salaires. Les disparités sont abyssales, les injustices flagrantes. Les augmentations dérisoires sont laminées par l’inflation qui dépasse les désormais 3 %.
A FTV, il faut attendre 3 ou 4 ans, pour se voir octroyer une maigre augmentation de 2 % de son salaire de base. C’est une autre forme de maltraitance, surtout, pour les petits et moyens salaires, face à l’envolée des prix de l’énergie, et à la cherté des loyers.
On a pris connaissance d’un certain nombre de remèdes proposés par la Présidente et les principaux membres du CODIR. A-t-on bien compris ? Comment peut-on envisager de se passer de journalistes pour faire de l’info, ou de chefs monteurs pour monter les sujets du 12/13 ou du 20 heures ? Peut-on préconiser de Tourner les reportages au smartphone, comme sur les webtélés ? Pour les JRI, aux multiples restrictions médicales, cette mauvaise réponse évite de s’attaquer aux vrais problèmes.
Au bout de tout ça, il y a une télévision publique qui s’affaiblit et qui risque de finir en lambeaux, incapable de tenir son rang face à la déferlante d’infox et de populisme débridé, dans la plupart des médias privés aux mains des milliardaires. C’est un enjeu de démocratie.
En cette période de désinformation, on a au contraire besoin d’une télévision, qui tienne son rang, exigeante en matière de rigueur, sur le numérique comme sur les antennes. Pour cela, il faut des femmes et des hommes, pour produire information, culture et divertissement. Il faut embaucher pour faire des programmes de qualité, pas l’inverse. Assez de casse sociale !
Paris, le 16 novembre 2021
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