Intégration de France PIDF – En finir avec l’acharnement comptable au Mix D

Le déménagement de France 3 Paris Ile De France dans les locaux de la maison FTV en octobre 2019 a mis fin à 27 ans d’autonomie. La suppression de son site a modifié en profondeur le fonctionnement de l’antenne, la privant de ses moyens de fabrication propres et de presque la moitié de ses salariés, les PTA, désormais rattachés aux différentes directions du siège. Ce profond changement a eu de lourdes conséquences pour l’ensemble des équipes qui l’ont subi.

La réorganisation des différentes activités de fabrication a comporté des changements majeurs, d’outils, d’environnement et de relations de travail, ainsi que la nécessité d’adaptation à de nouvelles procédures. En outre, le transfert de la fabrication des JT et des émissions PIDF auprès des équipes du siège, a constitué pour elles un surplus conséquent de charge de travail.

Le service de mixage actu PIDF, devenu le Mix D, n’a pas été épargné, le déménagement ayant constitué une opportunité pour la direction de supprimer la deuxième salle de mixage PIDF dédiée à l’activité de production et d’antenne, ainsi qu’aux magazines, sans envisager de solution alternative.

Or, depuis l’arrivée au siège, une seule émission de production, Paname, a été transférée dans l’un des mix prod de la Fabrique. En revanche, le mixage de l’activité d’antenne, notamment les bandes-annonces, a été imposé au Mix D et le mixage magazines est en passe de l’être. Et ce, contrairement aux préconisations du cabinet d’expertise, des élus et de la commission de suivi, qui avaient alerté sur la surcharge de travail que cela engendrerait, et allant en plus à l’encontre de la logique de fabrication en vigueur à FTV.

 

Des difficultés dues à l’exploitation du nouvel outil Pro-Tools au Mix D ont créé des tensions supplémentaires pour les mixeurs, l’activité liée à l’actu étant déjà très intense. En mars 2020, ces conditions éprouvantes ont entraîné un arrêt de travail à cause d’un burn-out de l’un d’entre eux.

 

Déjà début 2020, suite à une enquête santé, les représentants de l’Instance de proximité PIDF avaient relevé l’ampleur des difficultés pour les salariés PIDF et ex-PIDF mutualisés et lancé un droit d’alerte face au résultat inquiétant en termes de risques psychosociaux.

La crise sanitaire a mis un arrêt provisoire à cette alerte, ne permettant pas le suivi de la procédure de la part des élus.

Le mixage des bandes-annonces, planifié un jour par semaine en même temps que l’actu, a fortement dégradé les conditions de travail des mixeurs, qui se voient ainsi obligés, non seulement d’assurer une double charge de travail dans la même vacation, mais aussi d’endurer une journée de 11h sans même pouvoir prendre la pause repas conventionnelle d’une heure.

Aujourd’hui, la direction de la Fabrique voudrait imposer au Mix D le mixage d’un 52’ le samedi, un samedi par mois pour le moment, et détourne l’actu PIDF vers les salles de mixage du national, impactant de ce fait aussi la charge de travail des mixeurs du national. 

Elle a également l’intention de planifier le mixage des magazines EDR (Enquêtes de Région) en Mix D certains soirs entre 20h et minuit.

Tout cela, malgré l’ampleur des dégradations en acte et les situations de souffrance au travail évoquées ci-dessus, et sans même informer les instances du personnel.

Étant donné que le montage des émissions de production, d’antenne et celui des magazines sont bien planifiés en production à PIDF, comme dans tout FTV, la question est de savoir pourquoi y a-t-il une exception pour le Mix D ?

Aller encore plus loin dans la réduction des coûts pour la fabrication des activités PIDF au prix de la santé des salariés relève d’un acharnement comptable injustifiable.

Pourtant il suffirait d’organiser des vacations de mixage dans les salles de mix prod au siège, dans la continuité de la logique de fabrication à FTV et de celle qui a fait ses preuves depuis 27 ans à PIDF pour que les conditions de travail et la santé des salariés soient préservées.

Le Mix D doit rester une salle dédiée à la fabrication de l’actu, comme c’était le cas à Vanves et comme c’est le cas pour les trois salles du national, ainsi que pour les autres antennes du réseau, d’autant que le volume d’activité de l’info est toujours le même, voire en augmentation.

Les activités de production, d’antenne et les magazines PIDF ont besoin d’être stabilisés une fois pour toutes et dotées de moyens adaptés, mixage compris, à la hauteur des missions régionales que l’antenne PIDF se doit de continuer à assurer.

Paris, le 3 septembre 2020

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