Préambules CGT CSE Siège du 9 octobre 2019

Comment la Macronie entend reprendre la main sur l’audiovisuel public

Le texte du projet de loi sur la réforme de l’audiovisuel dont nous avons pris connaissance contient deux dispositions concernant l’audiovisuel public qui n’avaient pas été annoncées par le Ministre de la culture lors de notre rencontre du 24 septembre dernier. 

Reprise en main politique

La première disposition concerne la future gouvernance de nos entreprises. Dans la partie du projet de loi intitulé « transformation de l’audiovisuel public à l’ère numérique » et détaillant la création de la holding France Médias, il est question de désigner un commissaire du gouvernement auprès de la société mère France Médias, ainsi que des sociétés filles France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA.

Une sorte de missus dominicus de la Macronie (c’est le singulier de missi dominici), l’envoyé spécial du souverain, qui assisterait aux conseils d’administration, sans en faire partie, avec un rôle consultatif, et qui y exposerait la politique du gouvernement et ses intentions en matière d’audiovisuel public. Tiens tiens. Un dispositif qui fait penser aux appétits sarkoziens en matière de désignation des patrons des entreprises publiques, et qui relativiserait les belles déclarations d’intention sur la prétendue indépendance des conseils d’administration déjà largement composés par le pouvoir politique.

Reprise en main économique

La seconde disposition concerne le financement. Elle prévoit que le budget de la holding contiendrait une ligne spécifique, probablement dotée par les filiales, et qui serait dédiée aux projets communs à plusieurs sociétés, donc séparée de chacune des quatre filiales.

En clair, la responsabilité de la mise en œuvre des synergies et des mutualisations incomberait à la holding, qui aurait un véritable rôle opérationnel pour traquer les économies dans tous les secteurs et non plus simplement de reporting des différentes initiatives.

En ligne de mire, les finances, les achats, la régie publicitaire, l’informatique, l’immobilier, la formation professionnelle et toutes les fonctions dites support « non éditoriales ».  Elle pourrait aussi prendre forme de mobilité inter entreprise, elle aussi pilotée depuis la holding, à distance, loin, très loin des salariés qui n’auraient pas vraiment voix au chapitre.

Poursuite du plan d’économies drastiques

Et en attendant la naissance de France Médias, les économies, elles, se poursuivent, avec leurs effets délétères sur les salariés. Alors que l’habile ministre Darmanin est parvenu à carotter un euro de redevance en 2020 (environ 30 M€ de recettes en moins pour l’audiovisuel public), le plan d’économies 2018-2022 de 190 M€ dont 160 M€ rien que pour FTV ne sera pas infléchi.

L’entreprise qui a déjà perdu 10% de ses effectifs depuis 2012, va donc poursuivre le mouvement de contraction et de réduction des missions dont les effets seront débattus ici même : la suppression du Soir 3, le transfert de la production de Télématin à FTV Studio, les réorganisations et les déménagements.

A ce propos les élu-e-s du CSE du Siège souhaiteraient en savoir plus sur la consigne aurait été donnée d’arrêter les travaux de déménagement au Siège suite au non respect des normes en matière de sécurité. Info ? Intox ? Si cette information est confirmée, elle justifierait que la direction vienne en rendre compte devant les élu-e-s de l’instance.

 

Un seul et même sujet, Télématin

Ça y est le transfert de la production de Télématin à FTVS est effectif.

Pour autant les situations personnelles non réglées, sont nombreuses et le mécontentement est réel au sein de l’émission.

Un mécontentement à prendre en considération en interne si l’on veut éviter qu’il ne se propage à l’extérieur (je fais référence aux nombreux articles parus dans la presse qui vont jusqu’à prédire la fin de l’émission).

Les personnes travaillent, c’est vrai, elles sont à l’antenne pour certaines, mais le vivent très difficilement :

  • Le fait d’avoir signer un contrat pour conserver leur travail sans aucune explication quant au salaire qui leur était proposé, un salaire divisé par 2 par rapport à d’autres chroniqueurs, ça ne passe toujours pas !
  • Le fait de s’entendre dire que si elles ne signaient pas rapidement, elles seraient exclues de l’émission est ressenti comme une forme de chantage à l’emploi.
  • Et bien qu’elles aient accepté les conditions proposées, toujours pas de contrat signé, ce qui contribue à maintenir un état de pression difficile à supporter.

Pour ceux qui ont fait appel aux prud’hommes, vous avez indiqué que la négociation se faisait entre avocats, à un détail près c’est qu’il n’y a pas de négociation, même lorsque celles-ci s’appuient sur la grille de salaire de FTV.

Il faut donc attendre l’audience de prud’hommes ….

Et pendant ce temps ceux qui travaillent sur l’émission observent, commentent….

Et ont le sentiment que les RH refusent le dialogue et jouent le rapport de force,

Le climat s’appesantit de jour en jour !

Pour ceux qui ont été requalifiés via une décision des prud’hommes, la situation n’est pas meilleure, car FTV semble vouloir désormais faire appel des décisions rendues.

L’appel n’étant pas suspensif, ils vont donc continuer à travailler sur une émission d’accompagnement où l’humeur est essentielle, avec en tête le sentiment que leur employeur ne veut qu’une chose, se débarrasser d’eux. Pas simple !

Et cela se traduit très concrètement par des salaires qui ne correspondent pas toujours  à ceux fixés par les prud’hommes ou pas des mesures qui affectent leur quotidien comme par exemple la désactivation du badge de cantine.

A leurs côtés, leurs collègues de travail dont la colère ne cesse de monter, alimenté par le sentiment d’impuissance, né de cette impossibilité de trouver un terrain de dialogue avec les RH.

Si aujourd’hui, le transfert de la production de l’émission Télématin est effectif, les problèmes eux sont toujours là et le sentiment de révolte est bel et bien réel dans cette émission.

Une seule question : que comptez-vous faire ?

 

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